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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 13:58

Chaque disque traité dans ces lignes est un disque acheté. Je ne souhaite pas étaler mon pouvoir d'achat (au passage, minable), mais plutôt justifier en amont le pourquoi de l'absence de tant d'autres albums. Je suis extrêmement présomptueux. 

Ce qui suit n'a absolument rien d'objectif. L'objectivité, c'est dégueulasse, on n'y comprend rien. 

Dernière précision, vous lirez dans à peu près 1245423 caractères quelques lignes sur Rise, dernier album de Jessica93. Je n'ai pas réellement aimé cet album, mais Jess' fait partie de ma famille. Donc, je soutiens mon oncle, le magazine New Noise, dans son âpre guerre contre le néant. Il faut également que vous sachiez qu'au fil des années, j'ai mangé, voyagé, fantasmé des nuits torrides, vécu des nuits blanches, dormi ou bu avec un certain nombre de journalistes de l'équipe. C'est extrêmement important, sans quoi personne ne pourrait comprendre la présence d'un artiste aussi insipide que Jessica93 dans un article aussi intéressant. Une fois, nous avons même passé des vacances et vu des concerts ensemble (avec des sous-journalistes hein, pas avec Jess'). Je me sens donc aujourd'hui comme un tournesol dans un champ de tournesols : je me tourne vers la lumière avec mes copains stériles et consanguins, et je dis amen à Jessica93. 

 

 

2014 - Où Huckleberry Finn jeta sa K7 de "Queen II" dans le Feu du Mordor

 

 

[Dead Congregation - promulgation of the fall LP - 2014]

[Dead Congregation - promulgation of the fall LP - 2014]

La tuile. C'est profondément stupide, mais on l'a tellement senti venir qu'on veut douter de son propre avis. Il y a six ans, Graves of the Archangels relançait presque à lui seul le genre - je stoppe le débat immédiatement : il relance sa notoriété. Je mets ma main à couper que Dead Congregation a beaucoup à voir dans l'ENORME revival death metal des cinq dernières années ; un revival d'une qualité inouïe. Promulgation of the Fall le défonce. Dead Congregation a acquis maîtrise (du mot maître) et maturité (...), parce qu'il a absolument tout compris à l'héritage d'Incantation, au mot production, parce qu'il a appris la patience. Cet album est plus brutal, plus ambiancé, plus glauque, plus tout. Il est le plus-produit du supermarché death, la valeur sûre, il est devenu le groupe pour faire découvrir aux néophytes et le groupe pour convaincre les plus connaisseurs. Je rangerai ce disque aux côtés des classiques des années 90, aux côtés de mes disques de doom, collé à mon rayon black metal. Pas loin, je rangerai même un disque de funk, parce que je peux écouter cet album de death à n'importe quelle saison. Promulgation Of The Fall restera l'album extrême de 2014. Prévisible... Que dalle. Je n'avais rien senti venir du tout oui ! 

En 2014, parce que j'écoute trop de disques, parce que j'ai trop écrit sur la musique, parce que la technique m'épuise, parce que l'âge avance plus vite que la vie (wouaho), je n'ai plus envie de décrire quarante albums par mois.

L'ai-je seulement déjà eue ? 

[Teitanblood - death 2LP - 2014]

[Teitanblood - death 2LP - 2014]

Autre niveau de subtilité, même label (Norma Evangelium Diaboli), Teitanblood pousse encore plus loin le bouchon de ses disques passés. Death est encore plus indigeste que les précédents. Béni soit le format vinyle et béni soit le groupe qui sait utiliser le découpage qu'il impose ! 70 minutes de Teitanblood ne s'avalent pas tous les quatre matins. Ce death/black est saturé, corrosif, brut, chaotique, sans répit - pas même un petit sample de trompettes. Les solos lacèrent, les blasts sont dégueulasses, il hurle, vocifère, il n'y a quasiment aucune rythmique à laquelle s'accrocher, mais l'ensemble fonctionne, une dynamique émergeant même de ce merdier. Hallelujah ! Il a donc tout pour pendre la poussière malgré tout le bien qu'on en pense, comme nos vieux disques d'Anaal Nathrakh ou Revenge, et pourtant on en redemande. Être souillé, ça nous fait parfois du bien. 

[Lvcifyre - svn eater CD - 2014]

[Lvcifyre - svn eater CD - 2014]

Devinette. 

Deux Polonais, un Portugais et un Chypriote entrent dans un studio ; en sortant, ils puent la mort. Que s'est-il passé ?

 

Indice : cliquez sur la vidéo ci-dessous. 

[Twilight - III: beneath trident's tomb CD - 2014]

[Twilight - III: beneath trident's tomb CD - 2014]

A côté des trois joyeux du dessus, Twilight rend gai. Troisième réalisation du all-star-band-qui-change-à-chaque-disque-mais-qui-reste-éclectique, Beneath Trident's Tombs ne ressemble pas encore à la suite réellement attendue du premier album (tuerie) sorti il y a bientôt dix ans, mais à côté, Monument to Time End (deuxième album) sonne easy-listening. 

Ils ne sont plus que quatre : Imperial (Nachtmystium), Wrest (Leviathan), Sanford Parker (...) et Thurston Moore (Sonic Youth). Sur le CD, Century Media a collé une étiquette : "The Experimental US ALL-STAR Black Metal Project". Ok, Si j'invite au resto un papy du rock indé, un zombie et Morticia Adams, le cuistot (Dany Filth) aura forcément une drôle de tronche. 

Je vais être doublement honnête : à sa sortie, j'ai aimé ce disque, surprenant parce que nettement moins immédiat que prévu, intéressant parce que le duo Thurston / Wrest n'est définitivement pas banal, addictif pour les mêmes raisons. Depuis, je ne l'écoute pas, parce que je n'y pense pas. 

Mais j'en parle, avant tout parce que cet article n'est pas un top, ni un flop, juste un rappel de l'année (la mienne, je ne suis pas une encyclopédie). S'il devait l'être (un top), il changerait en fonction de mes humeurs, donc toutes les semaines (ou presque). J'en parle parce qu'à mon sens, chaque sortie impliquant Leviathan est un mini-évènement. Enfin, j'en parle parce que j'écris ces lignes en l'écoutant, et que ce faisant j'ai conscience que j'avais raison d'aimer ce disque. 

Il est formellement interdit aux fans de black metal. 

[Lie In Ruins - towards divine death 2LP - 2014]

[Lie In Ruins - towards divine death 2LP - 2014]

Death obscur + le fameux revival à la qualité inouïe dont je parlais plus haut + Finlande + label Dark descent = ai-je réellement besoin d'en dire plus ?

Je pense que sans la présence du Dead Congregation, ce second album de Lie In Ruins aurait probablement été élu "meilleur album de death en 2014". Il n'a rien d'original, mais tout du disque charismatique. Merci cette ambiance "à la Krypts" ? Ou peut-être ce quelque chose qui me fait écouter Hooded Menace dans la foulée plutôt qu'Autopsy ?

AD-DIC-TIF. 

[Corpsessed - abysmal thresholds LP - 2014]

[Corpsessed - abysmal thresholds LP - 2014]

Dark Descent, encore. 

Pour la seconde et dernière fois, je reviens sur cette notion de "revival à la qualité inouïe". Le genre veut ça. 

Le groupe qui fait tout bien comme Blessed Are The Sick, je l'adore. Portal a créé un truc, Ulcerate aussi ; bravo. La panoplie de groupes qu'on aime, y compris Dead Congregation, est probablement moins originale. Et pourtant, on encaisse ces paires de baffes avec sourire, là où on crache à la gueule du 128ème Neurosis. 

Le prochain qui parle d'un "avis objectif concernant un disque" est banni. L'explication est toute trouvée : le death, c'est la guerre. Et dans la guerre, on n'en a rien à cirer de savoir si les soldats sont consanguins, on veut juste de la baston. 

Donc, cet album de Corpsessed, d'un classicisme affligeant ou génial, au choix, est incontournable pour qui le possède. Je félicite tous les chroniqueurs qui auront su défendre ce disque sur 5 paragraphes de 20 lignes, en le détaillant piste par piste sans se répéter. On devrait leur décerner un prix spécial. 

[Blut Aus Nord - memoria vetusta III: saturnian poetry LP - 2014]

[Blut Aus Nord - memoria vetusta III: saturnian poetry LP - 2014]

Le grand retour du black metal chez Blut Aus Nord après le voyage comisque (grandiose) de sa trilogie Sekt, rien que ça. Ce troisième volet (Memoria Vetusta III) s'inspire de tout ce qui fit le black metal. Je l'écoute comme j'écoutais il y a 15 ans Anthems To The Welkin At Dusk de Emperor, avec le même genre de plaisir, d'insouciance typiquement adolescente, car ce disque est pur, possédé, sobre, parce que tout y est fluide, parce qu'il paraît si simple, homogène, intemporel. Il n'y a probablement rien de plus difficile à composer. 

L'autre chef d'oeuvre extrême de l'année. 

[Entrapment - lamentations of the flesh LP - 2014]

[Entrapment - lamentations of the flesh LP - 2014]

Depuis un concert fou dans un festival de grind/crust (le bien nommé et très conseillé Bloodshed Fest, à Eindhoven, chaque automne), mes organes palpitent devant le groupe néerlandais. 

Au moins aussi classique que l'album de Corpsessed, mais rayon Nihilist / Entombed, Lamentations Of The Flesh est au moins aussi efficace. Ô Entrapment, ô Old-school, ô Terre Promise, Guide-moi vers la lumière divine, dessine-moi Ta passion. Ce disque ne révolutionne absolument rien mais est fait avec tellement de conviction qu'on en oublie l'année de sa création. 

 

 

 

2014 - Où Huckleberry Finn était plein de boue, mais n'avait pas d'adoucissant Le Chat

 
(Thou - heathen 2LP - 2014]

(Thou - heathen 2LP - 2014]

Personne n'en parle, mais savoir débuter et conclure un album, c'est un art. 

Je n'ai rien de plus à ajouter, Thou est Thou, toujours beau et grandiloquent, intense et réfléchi. Heathen ne révolutionne pas Thou, mais comme Thou a révolutionné son genre, il se suffit à lui-même. Cette lévitation doom-sludge (et bien plus) fonctionne encore et toujours. Magnifique. 

[Thou / The Body - released from love LP - 2014]

[Thou / The Body - released from love LP - 2014]

Puisqu'on en parle, Thou a également sorti cette année un EP 12" (The Sacrifice : voir l'argumentaire ci-dessus) et un LP en collaboration avec The Body. Comme The Body est le plus arty (et extrême, simultanément) des groupes affiliés doom/sludge, on admettra que les deux font la paire et on devinera que le charisme de Thou et le jusqu'au-boutisme des autres accouchent d'un son particulièrement monstrueux. 

[Yob - clearing the path to ascend 2LP - 2014]

[Yob - clearing the path to ascend 2LP - 2014]

Yob, c'est de la merde. Gnagnagnagna. 

Depuis The Unreal Never Lived, soit déjà dix ans, j'attendais que le groupe produise enfin un vrai bon album. Ou plus exactement, après avoir été déçu des sorties suivantes (The Great Cessation en 2009, Atma en 2011), on a (j'ai) fini par les acheter : c'est ce qui arrive quand on sort sur le cul de plusieurs concerts consécutifs de Yob. Sur scène, ces mecs furent tellement divins pendant quatre ans que, sans même m'en rendre compte, j'ai tout pardonné. Sauf qu'en 2014, Yob a sorti un vrai bon disque et, bizarrement, a donné son premier concert "décevant" (à Nantes). Et donc, je me souviens maintenant qu'en 2009 et 2011, j'avais tiré une drôle de gueule en écoutant ces albums... Si Clearing the Path to Ascend conserve l'aspect larmoyant des deux grands frères, il retrouve surtout l'aspect majestueux et imposant d'antan. Comme Yob sait se doter d'un son monumental et maîtrise le riff comme peu, ça fonctionne à merveille. Enfin, on le sait, quelle voix !

 

Dans le trip je-fais-toujours-la-même-chose-et-je-vous-emmerde des groupes stoner/doom/sludge, Yob a toujours un train de retard sur Wo Fat. Cela dit, comme peu de groupes maîtrisent le genre comme eux, c'est amplement suffisant pour marquer une année. Et parce que je n'ai surtout pas envie de demeurer un incompris, je précise : oui il chiale, non ce n'est pas le meilleur Yob, oui c'est le meilleur album du groupe en dix piges, non Yob n'est pas Obi-Wan Kenobi.

[Wo Fat - the conjuring CD - 2014]

[Wo Fat - the conjuring CD - 2014]

Il y a deux ans, Wo Fat avait pondu LE riff de l'année, voire de la décennie, qui plus est sur le titre introductif de son album (ça fait toujours son effet), The Black Code. Donc, lorsqu'ai acheté The Conjuring, j'ai attendu comme un gland (pas d'autres mots) qu'un riff au moins aussi dantesque débarque. Pendant une semaine, j'ai cru que Wo Fat avait perdu son truc. Puis j'ai pigé : écouter un album en imaginant le riff d'un autre pose quelques soucis d'attention, du coup, on ne comprend absolument rien. Depuis, je suis à peu près comme vous dans cinq minutes (2:30 exactement), lorsque vous aurez cliqué sur la vidéo ci-dessous : super stone.

Ils ont pondu un riff ultime, et des dizaines de riffs déments. The Conjuring est encore plus classique et prévisible que The Black Code, et on y trouve à nouveau rien à redire. On s'en contrefout, même. Cette musique est la plus parfaite, la plus aboutie des musiques stoner boueuse mais pataude, grasse mais câline. 

I Wanna get high... so high...

[Dirge - hyperion 2LP - 2014]

[Dirge - hyperion 2LP - 2014]

"Sous-Neurosis". "Kill The Thrill croisé à The Ocean". J'ai lu et entendu ce genre de conneries à leur sujet au fil des années plus souvent que je n'ai eu l'impression qu'on essayait, ne serait-ce que cing minutes, de zapper les on-dit et comprendre qui est Dirge. Puisque le groupe est passé à côté de la carrière (on se comprend) qu'il mériterait d'avoir, je serai sérieux et extrêmement flemmard. Je parlais de revival et de clones un peu plus haut : pour une fois que dans un genre hyper saturé, on trouve un groupe possédant une forte identité, loin de ces deux termes, on peut faire un effort. Voici l'article publié par mes soins il y a quelques mois, au moment de la sortie de l'album :

"On a trop longtemps réduit les Français de Dirge à de pâles imitateurs de Neurosis plus influençables que créatifs. Ce point de vue a toujours été, pardonnez-moi l’expression, d’une connerie incommensurable, presque insultant. Ce que Neurosis fit il y a bientôt 25 ans peut effectivement être résumé (donc ici caricaturé, nous devons vous et moi en être bien conscients) à une brillante exploitation des riffs hardcore et de sonorités metal, ralentis, alourdis, saturés. De là naquit un autre univers sonore, c’est un fait. Mais Dirge a bel et bien un passif avant le soi-disant cliché, bien loin de Neurosis. Le groupe s’est formé au milieu des années 90, a longtemps travaillé sur des textures industrielles (aboutissant à deux albums en 1998 et 2000) avant d’accoucher d’And Shall The Sky Descend en 2004, première étape du Dirge tel qu’on le connaît aujourd’hui et, on le sait désormais, d’un processus sur dix années, jusqu’au sujet du jour, Hyperion. Depuis 2004 donc, Dirge développe une musique dont les grandes lignes se situent entre « post-hardcore », « post-metal » et autres catégories indéfinies : dominant une musique progressive, froidement mélancolique, la rythmique puissante et écrasante ou les riffs lourds et hurlements rappellent effectivement la dynamique instaurée par Neurosis. Mais là où beaucoup se contentent de rééditer les performances des aïeux en plus ou moins dignes héritiers (ce qui en soi ça n’a rien d’indigne), Dirge assimile, propose, évolue, se construit, élargit son champ de vision (puisqu’il faut des références, citons donc Godflesh ou Kill The Thrill !), donc multiplie les possibilités. Hyperion ressemble à une parfaite osmose entre le Dirge d’avant et celui d’aujourd’hui, à la fois massif et intrigant, terrestre et  fantomatique, plombé et poétique - j’y reviens donc : un long processus. Il est impossible de détailler en quelques lignes la richesse des compositions, leur diversité, tous les éléments qui, bout à bout, font d’Hyperion une œuvre si unique. De toutes manières, les lister ou les analyser ruinerait une partie de l’intérêt d’un tel disque, sa dimension énigmatique. On se contentera de savoir que cette fameuse identité s’est construite sur vingt ans, que chaque facette de Dirge est désormais représentée, que quelque part entre toutes leurs supposées influences, il y a Dirge et uniquement Dirge. Voilà comment un groupe méconnu et injustement mésestimé répond aux critiques : en insistant, en les ignorant, en les bousillant."

Dont acte.

[Godflesh - a world lit only by fire LP - 2014]

[Godflesh - a world lit only by fire LP - 2014]

Celui qui estime que sortir en 2014 un album qui "ne propose rien de bien intéressant puisqu'il est la suite logique et prévisible de ce que Godflesh faisait il y a 10 ou 15 ans" a oublié de préciser que s'il avait écouté ce disque il y a 10 ou 15 ans, il n'aurait rien trouvé à redire. Un partout, balle au centre. Qui "a raison", le groupe qui reprend son taf là où il l'avait laissé ou l'auditeur qui voit en un long laps de temps une obligation de s'adapter et innover ? La question à 2 millions dont la réponse n'a absolument aucun intérêt. 

Aux débuts de Jesu, Broadrick ne disait pas "jamais je ne reformerai Godflesh", mais "je n'ai plus besoin de Godflesh". La nuance est immense chez un musicien qui, on le sait, ne fait qu'un avec sa musique, en fonction de sa vie, son caractère, ses besoins. Vue comme ça, la reformation du duo anglais n'a rien de surprenant, rien de discutable. Si on a vu Godflesh sur scène depuis que le duo est rôdé, on sait que la rage est omniprésente, on sait qu'il est actuellement l'un des groupes les plus impitoyables en live. 

Bref, A World Lit Only By Fire ne prend pas vraiment les choses là où Hymns les avait laissées, mais revient plutôt entre plusieurs périodes, quelque part entre Pure et Songs Of Love & Hate, avec une prod' différente et une nouvelle approche de guitares, peut-être moins radicales et plus "entêtantes". Il revient surtout avec un Green à l'image de ce qu'il est sur scène : un monstre au son de basse phénoménal, du genre à décoiffer O'Malley himself. Même Broadrick s'agenouille devant son bassiste. On parle souvent de son ego. Il est visiblement suffisamment malin (l'homme, pas l'ego) pour accepter de se mettre en retrait au profit de son vieux pote. 

Hey mais attendez, tout ceci finalement, n'est-ce pas un disque qu'on n'avait jamais entendu dans leur discographie ? Ho putain... Godflesh réussit à rester fidèle à Godflesh, y compris dans l'artwork, sans faire une redite d'un album de Godflesh ! 

Donc ? Facile.

Donc Godflesh fait avancer la discographie de Godflesh, Godflesh claque toujours ma tronche contre le bitume, et Godflesh sort en 2014 un album de Godflesh AU MOINS aussi bon que n'importe quel autre Godflesh. Non, mieux : A World Lit Only By Fire est même mieux que, au hasard, Selfless

Nostalgie ou pas, le retour de Godflesh garantit des frissons monstrueux, et nous laisse à nouveau rêver d'un éventuel avenir. 

 

Je craignais de me planter mais l'espérais tellement : oui, il est l'un des 5 albums les plus dingues de l'année, tous genres confondus. 

 

 

 

 

 

 

 

 

2014 - Où Huckleberry Finn fumait un pétard avec Joe l'Indien. 

[Earth - primitive and deadly 2LP - 2014]

[Earth - primitive and deadly 2LP - 2014]

Bien que j'adore, depuis dix ans jamais je n'aurai cru qu'un jour j'oserai parler de renouveau en approchant un disque de Earth. Les certitudes sont faites pour être défoncées, surtout les miennes. 

Après un enchaînement magnifique mais ô combien répétitif d'une bonne poignée de disques, Dylan Carlson voit (enfin) les choses différemment. Earth retrouve de grosses guitares (mais ne perd surtout pas son doux côté americana), retrouve une dimension menaçante (brrrr, oui, brrr) et surtout, Earth a désormais deux voix (Mark Lanegan et Rabia Shaheen Qazi), sur trois des cinq titres. Ceci ressemble fort à un best-of de vingt ans de Earth, sauf la période drone, enrichi de quelques nouveautés. Comme Earth maîtrise toujours mieux son sujet, je m'envole très haut. C'est beau. 

[Bohren Und Der Club Of Gore - piano nights 2LP - 2014]

[Bohren Und Der Club Of Gore - piano nights 2LP - 2014]

Depuis un concert mortellement ennuyeux il y a quelques années, j'avais rayé ce nom de ma mémoire. Puis un disquaire m'a collé le disque sous le nez, m'a imposé l'écoute au casque et, là, j'ai eu une révélation : et si je savais dormir les yeux ouverts ? Je dois absolument préciser que j'adore dormir, mais rêve de me souvenir que je dors. Si une nuit de sommeil pouvait passer aussi lentement qu'une journée de merde, je serai probablement un autre homme. 

Vu comme ça, Piano Nights doit sembler terriblement ennuyeux. C'est sûr, analyser cinq notes en 3 minutes est un boulot trop fastidieux. On n'analyse donc que dalle, on se laisse bercer, on monte les potards comme jamais, je suis enseveli sous une couette de soie, j'adore ça, c'est beau putain.

C'est du jazz ? Hahaha. 

[Shabazz Palaces - lese majesty 2LP - 2014]

[Shabazz Palaces - lese majesty 2LP - 2014]

Et ça, est-ce bien du hip-hop ? On ne sait plus trop, comme avec Clouddead en son temps, dans quel cour joue Shabazz Palaces. Ce projet est tellement classieux qu'à chaque fois que je dois le décrire, je l'assimile à un Boards Of Canada du hip-hop. Fondée ou pas, cette définition a au moins le mérite d'être parfaitement compréhensible et de laisser imaginer la teneur du son du duo de Seattle. Intrigant, outrageusement électronique, basé sur un flow évidemment nonchalant, Lese Majesty pose un trip mystique plus barré que sur Black Up (leur premier album), tour à tour fantomatique, minimal, radical, noir. Je jubile. Lui aussi file droit dans le classement du meilleur du meilleur de l'année. 

[Madlib & Freddie Gibbs - pinata 2LP - 2014]

[Madlib & Freddie Gibbs - pinata 2LP - 2014]

Le disquaire m'a dit : "Freddie Gibbs a un flow nonchalant, façon West Coast (j'ai dit : "un flow de défoncé en somme"), et Madlib revient sur des prods plus basiques, soul, plus chaudes, moins torturées et free que ces dernières années".

Je remercie le disquaire en question (Plexus records) de m'avoir mâché le boulot. 

Pinata est le meilleur album de hip-hop dit "traditionnel" de l'année (le Shabazz Palaces étant l'autre meilleur, mais pas trad' pour un sou). 

[Limousine - siam roads LP - 2014]

[Limousine - siam roads LP - 2014]

Je n'avais plus entendu parler du groupe suisse (je crois) depuis un super concert en ouverture de Zu, il y a dix ans, et son premier album éponyme. 

Sur ce troisième album, Limousine fusionne son jazz à des musiques populaires thaïlandaises, en lui donnant de grands airs psychédéliques. A vrai dire, je ne sais même plus si c'est du jazz, car il s'agit aussi de rock. Bref, je conchie les étiquettes, notamment parce que je n'ai aucune envie d'y réfléchir. Je prends Siam Roads pour ce qu'il est : un magnifique trip ethno-musical, d'une justesse et d'une finesse remarquables. 

[Swans - to be kind 3LP - 2014]

[Swans - to be kind 3LP - 2014]

Nom de Dieu, ils ont réussi à faire plus glauque et expérimental qu'avec The Seer ! Il ne faut surtout pas minimiser l'exploit, To Be Kind devenant une pièce encore plus âpre, dérangeante (arty ?) et possédée que l'autre. Ce disque est glacial, sadique, vicieux, étouffant. 

Comme je ne sais pas par quel bout commencer, et parce qu'après huit heures derrière un clavier, je fatigue, je vais soigneusement éviter de détailler, me contenter du minimum, et donc ne dire aucune connerie : il y a là de quoi vous envoyer, au choix, en H.P., au Palais de Tokyo ou chez un disquaire indépendant. 

[Sunn O))) & Scott Walker - soused CD - 2014]

[Sunn O))) & Scott Walker - soused CD - 2014]

Nous sommes en décembre, et je ne sais toujours pas comment bien définir cet album. Pourtant j'y reviens car, oui, il est hypnotique, intrigant, obsédant. On attendait uniquement du drone, un minimalisme poussé à l'extrême ; on aura finalement une certaine musicalité, des expérimentations inattendues, même en tenant compte du passif des personnes concernées. 

L'idée du projet émanerait de Sunn O))) et daterait de 2009. Or, depuis 2009 justement, Sunn O))) ne cesse de surprendre, d'ajouter mélodies, riffs et expérimentations étonnantes à un son que l'on pensait définitivement cloisonné. A l'image de la collaboration avec Ulver, on a la sensation que Sunn O))) joue avec ses propres codes en choisissant de s'adapter à l'univers de l'autre plutôt que de lui imposer le sien - le mur d'amplis mis à part. Ici, la froideur du phrasé de Scott Waler (70 balais tout de même !) semble même dominer celle d'Anderson et O'Malley, on peine à y croire, on flirte avec l'univers actuel des Swans. 

Je n'ai donc pas encore tout compris, si ce n'est qu'il y a là-dedans une belle définition de l'apocalypse et que je suis plus que jamais curieux de savoir ce que proposera Sunn O))) à l'avenir. 

[Sunn O))) & Ulver - terrestrials LP - 2014]

[Sunn O))) & Ulver - terrestrials LP - 2014]

 

 

 

 

 

2014 - Où Huckleberry Finn, défoncé, pris Ozzy Osbourne pour Joe l'Indien, loin dans forêt. 

 

 

 

 

[The Atlas Moth - the old believer CD - 2014]

[The Atlas Moth - the old believer CD - 2014]

Ce groupe a un énorme point commun avec Subrosa ; si on m'avait décrit sa musique avant que je l'écoute, j'aurai cru à un patchwork de tout ce que je déteste (ce qui inclue par exemple le mot "Opeth"). Grosse prod', belles mélodies, une multitude de samples et tout un tas d'éléments qu'on associerait volontiers à la "génération post-metal mélo-dramatique mais, attention, hyper imposante" (il paraît même que c'est du sludge).

Sans atteindre la splendeur du prédécesseur, An Ache For The Distance (sorti en 2011), le cru 2014 reste l'un des rares albums du genre à éviter la plupart des pièges. Rwake s'est enfermé dans sa propre cage, Tombs est toujours plus ennuyeux, quasiment tous les assimilés ne savent plus comment équilibrer ce bordel, entre une immaculée pureté et des potards à fond. De manière générale, ce genre de groupes a un son impressionnant mais une bien pâle définition de ce que signifie Emotion. 

The Atlas Moth, comme Subrosa donc, assume complètement ses choix, ne se donne surtout pas d'airs de crasseux du bayou, se concentre sur l'équilibre de sa musique et, surtout, se présente comme l'un des très, très rares groupes sophistiqués du genre. Sa musique est diablement mélancolique, aujourd'hui moins bouillonnante qu'il y a 3 ans mais au moins aussi inventive, personnelle, progressive et maline. 

Savoir être aussi original en ayant autant d'ingrédients dangeureusement banals est devenu un talent rare. Chapeau. 

[Solstafir - otta 2LP - 2014]

[Solstafir - otta 2LP - 2014]

Islande, paysages, montagnes, vert, noir, blanc, rouge, froid, très froid, amplitude, solitude, pur, très pur. J'associe tout ça à la musique, puis je mets le mot metal, et me voilà le roi des clichés. Mieux vaut un cliché bien sensé qu'une analyse de doctorant. 1h15 de trip glacial, de metal progressif sombre, quasi-lunaire, d'ambiances Sigur Ros au pays des chevelus. Quoique moins époustouflant que Svartir Sandar (2011), Otta pousse un peu plus loin la dimension atmosphérique, toujours plus rock, toujours moins metal, toujours aussi beau. 

[Manes - be all end all LP - 2014]

[Manes - be all end all LP - 2014]

En voilà un autre de cliché : Manes, initialement groupe de black metal, pousse son virage rock/industriel/progressif/pop jusqu'à inviter un rappeur, mon Dieu, ce drame ! On est en 2007, je découvre How The World Came To An End, et suis en transe. 

La suite attendue du virage stylistique amorcé avec Vilosophe (2003) est d'une logique implacable, plus pop, plus Depeche Mode, plus industrielle, plus froide, plus électronique, plus new wave. J'imagine que pour beaucoup, les choix de Manes sont nettement plus impardonnables que ceux de Ulver (ne me demandez pas pourquoi) ; je les trouve nettement plus judicieux, quelques exceptions mises de côté (la collaboration entre Ulver et Sunn O))), par exemple). 

Be All End All est un énorme coup de coeur de cette fin d'année. 

[Jessica93 - rise LP - 2014]

[Jessica93 - rise LP - 2014]

Je ne sais plus quoi dire sur lui, partagé entre l'envie d'en rire ou d'être sérieux, l'envie de défendre l'album comme il le mérite ou de ne rien dire du tout. Je passe outre les conneries qu'on peut lire, adressées à ceux (webzines, magazines) qui ont le bon goût de le mettre en avant lui, plutôt qu'un énième groupe dont la notoriété est faite depuis 20 ans, et m'arrête sur les critiques, plus rares, pointant le manque total de créativité de Jessica93, parce que c'est déjà fait depuis 30 ans, vu par truc, machin et bidule (trois noms dont je n'avais jamais entendu causer). N'est-ce pas aussi le but de Jessica93, de nous plonger dans un son "daté" ? Ce qui est bien quand on est con, comme moi, est qu'on évite de se poser 18 questions en écoutant un album. On n'y connaît que dalle, à quoi bon ?

Un disque a choisi de me causer, ou pas. Point, à la ligne. 

Rise est au moins aussi efficace que Who Cares?, au moins aussi tournoyant, au moins aussi martial, au moins aussi addictif. Shoegaze industriel post-punk cold wave ou je-ne-sais-trop-quoi, clin d'oeil très personnel aux Cure, Killing Joke, et autres Godflesh (ouais, j'insiste !), ainsi qu'à un tas de références que je n'ai pas, simple et néanmoins riche, ce disque tournera en boucle, comme le premier, jusqu'à usure du diamant. 

[Floor - oblation 2LP - 2014]

[Floor - oblation 2LP - 2014]

Je suis bien conscient qu'arrivé à ce stade de la lecture (bravo !), on peut se demander si des fois, je souris. C'est légitime. Le rock, ce n'est pas que headbanger au ralenti (il fait froid) en Islande ou en Norvège. Le rock, c'est aussi savoir hurler "kiss me dudely" à l'oreille de son voisin, une tong à la main, deux santiags aux pieds, entre deux riffs de mammouth. Ceci est Torche Floor, premier et nouveau groupe des mecs de Torche. Entre Floor et Torche, on voyait une nette différence. Entre Torche et Floor, on n'y voit pas grand chose, si ce n'est qu'Oblation est un super album de Torche, mieux que d'autres albums de Torche, et à mon goût bien plus addictif que pas mal de titres du Floor, première époque. 

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je m'y retrouve.

[Blues Pills - s/t 2LP - 2014]

[Blues Pills - s/t 2LP - 2014]

Je suis un super client et une bien pathétique victime de la société de surconsommation. Du coup, depuis Orchid, Uncle Acid & The Deadbeats, Wolfmother, et autres Blood Ceremony, j'ai deux ou trois fois par an un besoin viscéral de groupes actuels sonnant comme Led Zep' ou Black Sab' ou les deux. Je (re-re-re-re-)précise tout de même que dans le lot, il faut réellement mettre de côté le premier album d'Uncle Acid qui, peu importe l'époque, reste un album de rock incoutournable, un "disque parfait tel qu'il en sort une fois tous les dix ans dans chaque genre", pour piquer l'expression d'un cher ami (qui a tort concernant la quantité). 

Les autres sont des ersatz, chacun à leur sauce, de groupes d'une époque révolue. Rien de péjoratif ou honteux, vous l'aurez maintenant compris. On se ferait bien chier sinon. 

Bref, cette année, c'est tombé sur Blues Pills, groupe qui a priori cartonne : Janis Joplin vs Black Sabbath sur un ring à Woodstock, d'une simplicité effarante, sans une once d'originalité, sûrement bien moins épatant qu'un Orchid - par exemple. 

Blague à part, il s'agit de mon plaisir coupable de l'année, le disque de rock que je sais terriblement surcôté (il fallait absolument que je case ce terme - pari avec moi-même). Mais plaisir il y a. 

[Wovenhand - refractory obdurate LP - 2014]

[Wovenhand - refractory obdurate LP - 2014]

Plus Edwards avance avec Wovenhand, plus sa musique retrouve la dynamique de 16 Horsepower. Désormais moins prêcheur que chaman amérindien, l'autodidacte brille de mille feux, s'excite, joue debout sur scène, explose même ! Ce qui en revanche ne changera jamais est la portée spirituelle de sa musique, donc son intemporalité, son absence de frontières (musico-culturelles, surtout). J'ajouterai simplement que Refractory Obdurate est leur (son) meilleur album depuis une bonne dizaine d'années. 

[Electric Moon - innside outside LP - 2014]

[Electric Moon - innside outside LP - 2014]

Y a-t-il actuellement un groupe de (space-)rock psyché plus aventurier, surprenant et régulier que Electric moon ? Non.
Chaque sortie, même découverte sur le tard, est une pépite. Chaque disque est hypnotique, puissant, charismatique, terriblement bien produit. Bref, c'est absolument parfait. 

[The Budos Band - burnt offering LP - 2014]

[The Budos Band - burnt offering LP - 2014]

L'aventure de The Budos Band pourrait se résumer à une réinterprétation instrumentale rock (organique) de la funk et l'afro-beat, pour faire court. Burnt Offering, quatrième album, amplifie la formule via le psychédélisme et la folie de Black Sabbath, évitant tous les pièges classiques, sans avoir besoin de passer par la case vintage : il est même terriblement moderne, à l'opposé de quasiment tout ce qui se fait en termes d'héritage des musiques seventies. Burnt Offering est d'une évidence imparable ! 

Ce disque intègre lui aussi le top 5 de l'année, tous genres confondus. 

 

 

 

 

 

 

 

2014 - Où après avoir pêché une truite moisie, Huckleberry Finn devenait vegan. 

 

 

 

 

[Bane - don't wait up LP - 2014]

[Bane - don't wait up LP - 2014]

Il faut toujours un disque défouloir, un album binaire, un son hardcore qui renvoie au plus classique des classiques. Bane s'en charge en 2014 avec son disque d'adieu, forcément résumé parfait de toute une carrière. On connaît la chanson par coeur, et ? Et donc on sait que ce n'est pas si classique, qu'il n'y a pas ou presque plus énergique que Bane, que le groupe sait varier un minimum son propos. 

Vous savez, c'est un peu comme si Sick Of It All avait récemment sorti un album vraiment terrible, sauf que celui-ci est vraiment terrible. 

[Gridlink - longhena CD - 2014]

[Gridlink - longhena CD - 2014]

Je me voyais mal ne pas évoquer le second album (ce sera le dernier...) du groupe américano-japonais de l'ex-Discordance Axis, le hurleur Jon Chang. Ce mec est un Dieu. Son pote le batteur est un Dieu (le désormais incontournable Bryan Fajardo de Phobia, Kill The Client, P.L.F. et Noisear). Les deux autres ne sont pas des manches. Longhena pue le trip post-cyber-grindcore-16 bits, c'est un amas de distorsions, un merdier épileptique radical, 20 minutes hystériques. On en prend plein la tronche. 

Discordance Axis nous manque. 

[Verbal Razors - s/t LP - 2014]

[Verbal Razors - s/t LP - 2014]

On me gonfle encore avec Municipal Waste alors qu'en 2014, le vrai disque de thrash-punk-hardcore-donc-crossover qui en met plein les dents est à mettre au crédit d'un groupe de Tours. Je ne ferai à personne l'affront de parler d'éventuelles influences, parce qu'on s'en fout de savoir que ce morceau ressemble à S.O.D. ou pas. Il n'y a pas de manières à faire avec ce genre de disques, JAMAIS. Je les range sans chauvinisme, et sans les faire rougir, aux côtés de Toxic Holocaust. 

[Today Is The Day - animal mother LP - 2014]

[Today Is The Day - animal mother LP - 2014]

La vraie surprise de cet Animal Mother vient de son prédécesseur (revendu juste après achat, c'est dire...) et du pathétique concert donné à Paris il y a quatre ans (avec Soilent Green) ; je n'aurai jamais imaginé que Steve Austin serait encore capable d'un bon disque, d'une remise en question et de réaliser une sorte de bilan de carrière. Rien ici ne semble forcé, cette rage est viscérale, particulièrement désespérée. Dépourvu de tout potentiel commercial, y compris pour un fan lambda du groupe, il semble presque être le disque le plus personnel depuis... Sadness Will Prevail, il y a 13 ans. Steve Austin est plus que jamais seul dans son monde. 

 

 

 

 

J'aurai aimé vous parler des rééditions de l'année (beaucoup sont l'oeuvre de Southern Lord, rien que le Split Image de EXCEL devrait justifier un billet !), mais écrire puis relire un article pendant neuf heures, ça use. 
 

Bonnes écoutes !

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commentaires

D
Merci pour cet article .
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B
Boussa.
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N
En voilà un billet qui raffûte !
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